Résolument engagé à mettre en œuvre l’intégralité de l’Agenda 2030, le Sénégal a, au cours des deux dernières décennies, consenti d’importants efforts pour définir et mettre en œuvre une stratégie nationale d’alignement des Objectifs de développement durable ODD dans sa politique économique et sociale : le Plan Sénégal Emergent (PSE). A travers la mise en œuvre du PSE, le Sénégal accorde une priorité aux investissements à fort impact social et économique, et donne une forte impulsion au suivi et à l’évaluation cohérente et harmonisée de la mise en œuvre de ses orientations stratégiques qui intègre l’ensemble des cibles prioritaires des ODD. Ainsi, dans un contexte marqué par l’adoption de ces ODD, l’accord de Paris sur le climat (COP-21) et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, le Gouvernement s’attèle au renforcement des acquis, en vue de garantir un certain nombre de prérequis, notamment le maintien des équilibres macroéconomiques, le renforcement de la compétitivité globale de l’économie, la réduction des inégalités sociales et l’amélioration de la gouvernance. Ces cadres donnent au pays l’occasion d’accélérer ses efforts en vue d’améliorer les conditions de vie des filles et des femmes sénégalaises qui jouent un rôle fondamental dans l’atteinte des objectifs de développement.
Conscient de cette exigence, le gouvernement du Sénégal a décidé d’adopter une démarche soucieuse d’égalité entre l’homme et la femme et d’intégrer progressivement les questions de genre dans les priorités de développement du pays. Dans cet ordre, s’inscrivent plusieurs stratégies, programmes et politiques ; dont la politique nationale pour l’égalité entre les sexes, la SNEEG, fruit de l’évolution et de l’engagement politique au niveau national. Globalement, ces avancées sont remarquables surtout pour ce qui est de l’amélioration du statut juridique et politique, et de l’accès à l’éducation de base et aux services sociaux.
Cependant, malgré les progrès significatifs, il reste encore d’importants défis à relever, liés aux capacités limitées en ressources humaines dans l’analyse et l’intégration de la dimension de genre à différents niveaux ainsi qu’à l’insuffisance des données permettant d’élaborer des politiques et programmes pertinents. Les femmes dans leur grande majorité continuent de subir de façon disproportionnée le poids de la pauvreté et de l’analphabétisme ; des violations de leurs droits humains et de leurs droits en matière de sexualité et de reproduction. En termes de représentativité, malgré la loi sur la parité, seules 25% de femmes sont dans l’exécutif et on note également que 2,3% de femmes maires. A cela s’ajoute leur statut inégal dans la famille et la société en raison de facteurs socioculturels qui limitent leurs chances, leur capacité à participer pleinement aux activités de la vie publique.
Tout ceci dénote des écarts importants entre les sexes existent toujours, demandant des efforts accrus et des moyens conséquents pour la réalisation de programmes d’égalité entre les sexes. Or, nous le savons tous, le développement durable, la réduction de la pauvreté, ne pourront se réaliser sans l’élimination de toutes sortes d’inégalités entre les sexes.
Dans cette perspective, plusieurs mouvements ont vu le jour. Ainsi, la création de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW) organe intergouvernemental mondial dédié exclusivement à la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes. Également, la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, tenue en 1995 à Beijing, avait ouvert un nouveau chapitre dans la lutte pour l’égalité entre les sexes. Ces mouvements ont des implications sur l’intégration du principe d’égalité au niveau mondial pour une société équitable. Au Sénégal, le développement des mouvements associatifs a coïncidé avec cet environnement mondial favorable qui a servi de cadres exceptionnels de combat des femmes pour leurs droits.
Les filles et les femmes sont les moteurs du développement social et économique de leurs familles, de leurs communautés et de leurs pays. Les défenseurs de l’égalité des sexes doivent supprimer les cloisons et forger une approche novatrice de travail coordonné dans tous les domaines et dans tous les secteurs qui permettra de réaliser des progrès communs.
Dans ce contexte global s’installe la Campagne Deliver For Good qui est un effort mondial visant à placer les filles et les femmes au centre des ODD et encourageant 12 domaines d’investissements interdépendants les uns des autres. Campagne pluriannuelle de plaidoyer qui a pour objectif de rassembler divers intervenants en vue de faire progresser l’égalité entre les sexes et l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD), Deliver For Good forme un réseau puissant de partenaires et d’alliés multisectoriels – du secteur public, de la société civile et du secteur privé – unis par leur engagement commun à faire en sorte que les efforts de développement durable accordent la priorité aux filles et aux femmes.
La campagne propose une approche et un mouvement de plaidoyer qui catalysent l’adoption de mesures concrètes pour l’avancement de l’égalité entre les sexes à l’échelle nationale et mondiale, au moyen d’une prise de parole qui repose sur des données probantes et la force de la coalition.
Pour le Sénégal, cette campagne entre en droite ligne du PSE ; et est menée à l’échelle nationale par une coalition d’organisations sénégalaises diverses qui s’unissent et s’engagent pour maintenir les filles et les femmes au centre du développement du pays. Cet effort mondial appelle à la participation et l’engagement de toutes et tous, pour réussir le pari de la croissance et d’un développement durable égalitaire indispensable à la réalisation d’un Sénégal émergent solidaire dans un Etat de droit.
« La campagne Deliver for Good est née de l’engagement à nourrir le changement mondial en faveur des filles et des femmes dans l’ensemble des objectifs de développement durable », expliquait Katja Iversen, présidente et PDG de Women Deliver.
« Grâce à son approche collaborative, la campagne Deliver for Good Sénégal, multisectorielle et transversale, jouera un rôle crucial en stimulant le changement aux niveaux communautaire et national. Avec la détermination de défenseures et défenseurs au Sénégal travaillant aux côtés du gouvernement, du secteur privé et des jeunes, je sais que d’importants progrès seront réalisés pour tout le monde », a-t-elle indiqué.
“Je suis associée à cette campagne, et je le fais avec plaisir car je suis une militante des droits des femmes et des filles depuis très longtemps. Et il s’agit ici au Senegal de mobiliser également les hommes, les médias pour que nos filles et nos femmes puissent bénéficier de leurs droits dans le domaine de la santé, de l’éducation et de l’accès aux ressources. Je voudrais préciser que le Président de la République est le premier supporter de ce type de campagne parce qu’il fait partie des Présidents Champion dans la Campagne He for She. Nous sommes un pays model, mais nous avons encore des défis à relever (…) J’invite les hommes ainsi que les médias à s’engager et jouer un rôle très important dans la promotion des filles et des femmes » Aminata Touré Présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental du Sénégal et Marraine de la Campagne Deliver for Good Sénégal.