C’est avec une certaine appréhension qu’Aïssata Ba a abordé la saison des oignons au début de cette année. Les mois précédents avaient vu une levée des restrictions gouvernementales, mais à la mi-janvier, suite à une nouvelle flambée des cas de Covid-19, un couvre-feu a été imposé dans les régions de Thiès et de Dakar. L’anxiété régnait sur l’ensemble de la population sénégalaise et Aissata a dû faire face à de nouveaux obstacles pour gérer son entreprise.
La saison des oignons d’hiver s’annonçait bonne pour les agriculteurs de Lompoul. Le gouvernement du Sénégal avait pris des mesures de protection pour soutenir les producteurs locaux en interdisant l’importation d’oignons. Les agriculteurs locaux espéraient donc de bons rendements, et certains « lève-tôt » plantaient les pépinières avant les autres, afin d’être les premiers à proposer leur production sur le marché et d’en tirer le meilleur prix. Aïssata avait été plus prudente, retardant l’installation de ses pépinières de peur que les pluies inhabituellement abondantes de l’automne ne les détruisent. Après tout ce qui s’était passé au cours des mois précédents, ce n’était pas un risque qu’elle était prête à prendre.
Lorsque Aïssata a fait sa récolte en mars, ses 1 500 kg d’oignons de haute qualité auraient normalement dû rapporter entre 975 et 1 110 USD, mais on lui a proposé un prix bien inférieur au prix du marché local. Son grossiste à Dakar étant toujours hors de portée et étant entrée tardivement sur le marché, Aïssata a dû se contenter d’une transaction rapide avec un commerçant local plutôt que de gaspiller sa récolte. Malheureusement, elle n’a pu obtenir que 550 USD, soit environ la moitié de son prix habituel.
Sa deuxième récolte, deux semaines plus tard, a été encore plus abondante, avec 2 250 kg d’oignons qu’elle a vendus localement pour 832 USD. Compte tenu des turbulences de l’époque, Aïssata s’est accommodée d’un bénéfice plus faible. Un chiffre d’affaires saisonnier de 1 400 USD est encore suffisant pour couvrir ses frais d’exploitation : le salaire de son ouvrier agricole ainsi que le coût des semences, des produits phytosanitaires et des engrais. En tant que veuve, elle est particulièrement heureuse de pouvoir continuer à soutenir sa famille grâce à son activité de maraîchage. Même s’ils ont été réduits par la pandémie, ses revenus agricoles lui permettent encore de payer les frais de scolarité de son fils aîné qui vit et étudie à Thiès et de ses deux plus jeunes enfants encore à l’école primaire.
Pour Aissata, le soutien continu d’Energy 4 Impact est un facteur clé qui l’a aidée à surmonter cette période difficile. Elle déclare : « Si je suis en mesure de mener à bien mon activité et de répondre aux besoins de ma famille sans dépendre de personne, c’est grâce à l’équipement solaire qui a considérablement réduit mes coûts opérationnels. Mais je tiens également à souligner les conseils et le soutien commercial et agronomique que je reçois d’Energy 4 Impact. »
Aissata se prépare maintenant à cultiver du chou dans son champ sur la recommandation de son mentor agronome d’Energy 4 Impact. Les agriculteurs ne peuvent pas contrôler le prix du marché, mais ils peuvent être astucieux et choisir les bonnes cultures au bon moment pour s’assurer des profits plus élevés. Mbaye Dièye commente : « La production de choux sera plus rentable pendant la saison des pluies, car le prix d’un sac de choux augmente considérablement. » Sur les conseils de son mentor, Aïssata investit dans des engrais organiques pour revitaliser le sol de son champ de 0,15 ha avant de pouvoir replanter.