Relever un nouveau défi pour atteindre une plus grande autonomie économique

Déc 2, 2021

Après avoir enfin remboursé sa pompe à eau solaire en juin dernier et disposant d’un fonds de roulement suffisant pour acheter des plants, du fertiliseur et de la main-d’œuvre, grâce au Fonds de solidarité Covid19 mis en place par ENERGIA, Aïssata Ba a pris le temps, à la fin de l’été, de préparer sa terre pour un nouveau cycle agricole.

Elle avait déjà acheté et soigné les plants de choux et engagé un ouvrier agricole pour l’aider à s’occuper de la culture sur une période de trois mois lorsqu’un proche parent de l’ouvrier est décédé. Le lendemain, il est parti pour Ziguinchor, à environ 500 km de Lompoul, et n’est jamais revenu.

Aïssata s’est soudainement retrouvée seule, sans personne pour l’aider dans les champs. Incapable de faire face à toute la main d’œuvre nécessaire à la mise en place de la culture du chou tout en vendant du poisson sur le marché local, elle a dû prendre une décision rapide : vendre les plants à d’autres agriculteurs et abandonner cette saison de culture. Bien qu’elle ait réussi à récupérer l’intégralité de sa mise de fonds initiale, en renonçant au bénéfice attendu des ventes futures (estimé à 374 400 F CFA), elle savait qu’elle se retrouverait bientôt à court d’argent.

Après avoir consulté son conseiller agricole d’Energy 4 Impact, Mbaye Dièye, elle a décidé de semer 10 plants de navets, qui arrivent à maturité en un mois, plus rapidement que les choux. Elle savait que les navets se vendent à un bon prix à cette période de l’année. Avec moins de plants à arroser et une parcelle plus petite à désherber, Aïssata a réussi à mener à bien sa campagne toute seule. Le mois suivant, elle a récolté 200 kg de navets, qu’elle a vendus 96 000 F CFA, réalisant ainsi un bénéfice de 71 000 F CFA.

Pour protéger ses cultures des parasites, Aïssata fabrique elle-même des insecticides biologiques à partir de feuilles de margousier, qui poussent en abondance dans la région. C’est une pratique qu’elle a apprise lors d’une formation technique d’Energy 4 Impact et qu’Aïssata est impatiente de partager avec d’autres agricultrices de la région, en montrant cette méthode alternative bon marché de traitement des cultures pour éviter les attaques d’insectes, car les margousiers poussent en abondance dans la région.

Bien qu’elle ait tiré un modeste profit de sa récolte de navets, Aïssata s’est sentie épuisée par le stress de cette période. Elle aimerait trouver une solution permanente à l’imprévisibilité de la disponibilité de la main-d’œuvre saisonnière. Elle déclare : « Accepter de partager les bénéfices avec les travailleurs n’est plus un modèle viable dans une telle période d’incertitude économique et de baisse des revenus. J’ai le sentiment de n’avoir aucun contrôle sur mes travailleurs, qui peuvent partir sans préavis ou s’engager à revenir. »

Aïssata a exploré des solutions alternatives à l’irrigation des terres qui ne dépendent pas des travailleurs agricoles. Elle s’est donc adressée à Energy 4 Impact pour voir comment elle pourrait adopter et automatiser des systèmes d’irrigation au goutte-à-goutte pour couvrir son périmètre.

Tout en cherchant une solution potentielle correspondant à ses besoins et à son budget, elle a demandé à son fils de l’aider à préparer la terre pour un nouveau cycle d’oignons. Cela implique l’épandage de matières organiques et le labourage du sol avant la plantation.

Jean-César, coordinateur BDS chez Energy 4 Impact, déclare : « Malgré le faible revenu généré par la dernière campagne, Aïssata garde une vision positive. Elle peut encore compter sur le fonds de roulement fourni par le fonds de solidarité ENERGIA Covid pour préparer la campagne d’oignons actuelle. »