Aïssata Ba prévoit de surmonter ses problèmes de main-d’œuvre agricole en mécanisant son système d’irrigation

Juin 20, 2022

Lorsque le départ inattendu d’ouvriers à une étape critique de sa production maraîchère a mis en péril ses moyens de subsistance, Aïssata Ba a décidé qu’elle devait réduire sa dépendance à l’égard des travailleurs agricoles saisonniers.  Elle savait que le moyen le plus efficace d’atteindre une plus grande autonomie serait de mécaniser l’irrigation de ses terres agricoles en investissant dans un système de gicleurs.

Après avoir recherché les options les plus appropriées en consultation avec Papa Magatte Ly, coordinateur technique chez Energy 4 Impact, ils ont estimé qu’elle aurait besoin de lever 850 000 francs pour un système de gicleurs capable de couvrir son champ de 0,11 hectare.

Bien qu’Aïssata ne dispose pas actuellement de cette somme d’argent, elle est confiante dans sa capacité de génération de revenus à long terme. Après avoir remboursé sa pompe solaire et ainsi considérablement réduit ses coûts énergétiques, elle peut maintenant tirer une marge bénéficiaire plus élevée de la vente de ses récoltes. Elle peut également compter sur les revenus tirés de la vente de poisson séché, son activité économique secondaire.

C’est ainsi qu’avec Papa Magatte Ly, elle conçoit un plan d’épargne qui lui permettra de réaliser des économies d’environ 450 000 francs au cours de deux saisons de récolte, ce qui prendra six à huit mois. Ce montant suffirait à titre d’acompte pour l’installation du système d’irrigation par aspersion. Les 400 000 francs restants seraient remboursés après la vente des produits de deux saisons supplémentaires. La paire a déjà identifié un fournisseur de systèmes d’irrigation automatisés prêts à offrir de telles conditions.

« Ce plan me permettra éventuellement d’irriguer sans le soutien des travailleurs embauchés », explique Aïssata Ba.  « J’ai toujours été inquiète de savoir si je comptais sur les travailleurs pour maintenir mes cultures en vie, donc cette étape augmentera considérablement mon autonomie.   Ensuite, je n’aurai besoin d’embaucher que des travailleurs saisonniers au moment de la récolte, ce qui me permettra d’économiser beaucoup d’argent sur les coûts de main-d’œuvre. « 

Aïssata s’est ensuite mise au travail sur une nouvelle campagne d’oignons, mais le rendement n’a pas été aussi abondant qu’espéré, générant environ 425 kg qu’elle a vendus pour 106 250 francs. Elle s’est donc rapidement tournée vers la culture du chou, produisant 30 sacs qu’elle a vendus pour 225 000 francs. Sur le chiffre d’affaires total de 331 250 francs, elle a dû déduire les salaires de son ouvrier. Après avoir pris soin des besoins de sa famille, elle n’a pu mettre que 110 000 francs dans le fonds de gicleurs. Pour aggraver les choses, son commerce de poisson séché n’a pas non plus généré le profit attendu, car Aïssata a dû faire face à une hausse des prix des stocks de poisson et du carburant.

Ayant identifié l’irrigation par aspersion comme la solution pour son entreprise, Aissata est frustrée que l’achat du système devra maintenant être reporté jusqu’à ce qu’elle puisse rassembler suffisamment d’argent pour la mise de fonds.

« Je suis déçu des revenus que j’ai réussi à générer cette saison, mais je suis toujours déterminé à m’en tenir au plan même si cela prendra un peu plus de temps. ».